Murmur

Chronique - La Face B - 08/06/21

C’est un inconnu qui donne envie de le découvrir. Affublé d’un déguisement de fantôme, il ne cherche pas à créer du mystère mais de l’absurde. Comme un pied de nez à une industrie qui donne parfois trop d’importance à l’image et pas assez à la musique, Murmur laisse dans son sillage une impression lunaire. Le premier EP de ce projet atypique s’impose comme une pièce unique.

 

L’artiste a signé chez Pont Futur, un label où vous retrouvez des talents originaux comme Toboggan, La belle vie ou encore Refuge.

L’EP s’ouvre sur un morceau magnétique intitulé Time’s away dont le clip est réalisé par sa compagne. Cette dernière va inspirer un des autres morceaux qui donnera son nom : Juliet Soleil Vert.

Ce projet a été composé à un tournant dans la vie de l’artiste, Murmur est un souffle nouveau sur une existence. Un souffle qui vient libérer une inspiration musicale en proposant un instant amoureux avec des sonorités très sixties. Il y a un aspect robotique plutôt prononcé et c’est très réussi avec le morceau Babe où des cris nous agrippent et nous retiennent.

 

L’un des titres les plus réussis est a.l.b.e.d.o, il intègre un rythme accrocheur avec un texte simple et des intonations efficaces. En fait, Murmur propose des créations en toute humilité, elles se déversent avec une limpidité discrète. Avec Juliet Apollo Noir et Pitch Black, l’EP prend un tournant particulier et donne le sentiment d’avoir donné à une machine la capacité de s’exprimer. Finalement, l’artiste nous renvoie une image d’être humain avide d’émotions fortes, d’un intellect à la recherche de sentiments puissants.

 

Il y a comme un goût de trop peu, on en réclamerait davantage. On devine que Murmur est un musicien prometteur qui nous réserve de belles pièces à venir. Que ce soit sous une apparence de fantôme ou pas, il donnera toujours matière à rêver.